Maltraitance des personnes âgées, une problématique complexe
La maltraitance des personnes âgées fait des ravages. Selon l’Organisation mondiale de la santé, une personne âgée sur dix y est confrontée chaque mois. Sous forme physique, psychologique, médicamenteuse ou financière. Et même si la prévention existe, elle peine à juguler le problème. Etat des lieux d’une problématique qui fait froid dans le dos.
La maltraitance des personnes âgées commence, selon le Conseil de l’Europe, par « tout acte de négligence ou omission commis par une personne s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique, à la liberté d’une autre personne ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière ». L’OMS va un peu plus loin en définissant comme maltraitance aux personnes âgées « un acte unique ou répété, ou l’absence d’intervention appropriée, dans le cadre d’une relation censée être une relation de confiance, qui entraîne des blessures ou une détresse morale pour la personne âgée qui en est victime ». La maltraitance frappe partout. Au domicile, en établissement, en famille, dans le milieu socio-culturel…
Formes multiples de maltraitance
Cette maltraitance des personnes âgées peut prendre différentes formes. La plus courante car la moins visible concerne les atteintes morales et psychologiques. Les injures, la dépréciation, le chantage, mais aussi l’enfermement, les reproches contribuent à affaiblir la personne âgée. Les maltraitances physiques, sexuelles et financières s’avèrent également très courantes, mais se retrouvent essentiellement à domicile. Sans oublier la maltraitance médicamenteuse qui, peu connue, se concrétise par l’excès de de neuroleptiques ou par l’absence de traitement adapté. On peut aussi citer la contrainte physique ou le non-respect de la dignité. Le fait de rester avec des vêtements souillés, de ne pas avoir de réponse rapide quand on actionne un bouton d’appel, de ne pas voir son état pris en compte, est une forme de maltraitance.
Nombreux facteurs de risque
Les facteurs de risque sont tout aussi importants chez la personne âgée que chez l’aidant. Une personne très dépendante, isolée, fragile ou souffrant de handicaps sera forcément plus exposée à la maltraitance que les autres. La plupart du temps, elle ne sera pas en capacité de déceler le côté anormal, illégal ou immoral de la situation. Et si elle l’est, elle n’en parlera pas de peur de représailles ou par simple sentiment d’impuissance. Selon les quelques rares études faites dans ce domaine, seuls 4 cas sur 100 de maltraitance aux personnes âgées sont notifiés. Reste le profil type de l’aidant maltraitant. Et là, il faut bien distinguer l’aidant au domicile et l’aidant en institution. La plupart du temps, le premier n’est ni préparé, ni formé. Il vit et s’occupe de la personne âgée depuis longtemps et n’en tire aucune contrepartie. Fragilisé psychologiquement, il flirte avec le burn out. Il suffit alors d’un problème social ou financier pour déclencher le passage à l’acte. Dans le cas de l’aidant en institution, la maltraitance des personnes âgées s’explique souvent par une surcharge de travail. Mais aussi souvent par des dysfonctionnements au sein de l’équipe ou des services. La personne âgée devient alors un numéro dont il faut se débarrasser au plus vite.
Détection et prévention
Alors, comment détecter la maltraitance chez une personne âgée ? Tout changement de comportement doit alerter. Tout comme une apparence négligée, un manque d’appétit et d’intérêt, des insomnies ou un calme excessif. Et que dire des chutes et des traces de blessures et d’ecchymoses ! Au moindre doute, il faut alerter l’établissement et/ou les organismes concernés. L’attitude de l’aidant est aussi un signe. Un aidant qui déprécie la personne dont il s’occupe, se plaint de son comportement ou la réprimande et l’isole est un maltraitant en puissance.
Reste la prévention, notamment sous forme de campagnes de sensibilisation à destination du public et des professionnels. Il existe aussi un dépistage des victimes et auteurs potentiels. Autre réponse possible, la formation. A la démence, à la gestion du stress, à la dépendance. Mais la meilleure prévention consisterait sans doute possible à remettre l’intérêt du patient au centre du dispositif.
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